SÃO TOMÉ ET PRÍNCIPE

SÃO TOMÉ ET PRÍNCIPE

SÃO TOMÉ & PRÍNCIPE

Anciennes possessions portugaises du golfe de Guinée, les îles de São Tomé (859 km²) et Príncipe (142 km²) sont situées à 220 kilomètres environ au nord-ouest du Gabon. De nature volcanique, le relief est accidenté (le pic São Tomé a 2 024 m) et le sol très riche se prête bien à l’agriculture. On y produisit du sucre jusqu’au XVII^e siècle, puis du café et du cacao qui firent l’objet de cultures industrielles à partir de 1800 et de 1822. Au début du XX^e siècle, l’archipel était encore le plus important producteur africain de cacao. La population était de 124 000 habitants en 1991, dont 5 600 à Príncipe. La ville principale est São Tomé (43 420 hab. en 1991) dans le nord-est de l’île. San António est le chef-lieu de Príncipe. São Tomé, sur l’équateur, est avec Príncipe sous l’influence d’un climat tropical humide avec une saison sèche de juin à septembre. À basse altitude, le climat est chaud et humide (particulièrement au sud). La température diminue en altitude, où les précipitations sont importantes (4 000 mm sur les reliefs méridionaux) avec des brouillards très fréquents sur les sommets.

On pense que São Tomé était une terre vierge lors de sa découverte par les navigateurs portugais João de Santarem et Pêro Escobar vers 1471-1472. La colonisation fut entreprise rapidement et la population fut constituée par des condamnés de droit commun, des juifs victimes de l’Inquisition et des femmes africaines amenées du continent. Cette population, dont le métissage était général, mit en valeur les riches terres volcaniques de l’île dans des conditions voisines de l’esclavage, qui provoquèrent en 1909 le boycottage du cacao de São Tomé par les chocolatiers britanniques et allemands. Durant l’époque de la traite, l’île était un comptoir d’esclaves sur la route du Brésil. Au XVI^e siècle, São Tomé était le centre diocésain pour toute la côte du Kongo et fut la base de départ pour la colonisation de l’Angola. Les Hollandais occupèrent l’île quelque temps au XVII^e siècle. Elle subit également les attaques de corsaires français.

En 1951 l’archipel devint une province d’outre-mer du Portugal. Peu de temps auparavant, un effort de développement avait été entrepris dans le domaine de l’agriculture, des voies de communication et de l’éducation. En 1953, de sanglantes émeutes précédèrent l’installation en exil d’un Mouvement de libération de São Tomé et Príncipe, qui signa, le 26 novembre 1974 à Alger, avec le représentant du Portugal, un accord prévoyant l’indépendance. Celle-ci devient effective le 12 juillet 1975. Manuel Pinto da Costa, leader du mouvement, fut nommé chef de l’État.

Après quinze ans de régime marxiste, le parti unique, essouflé, traversant une grave crise socio-économique, instaure le multipartisme (août 1990) et organise des élections législatives (janv. 1991) puis une élection présidentielle (mars), espérant les remporter. Or c’est Miguel Trovoada qui est élu président avec plus de 80 p. 100 des suffrages. Cet ancien Premier ministre (de 1975 à 1979) avait été arrêté et avait dû s’exiler car il refusait la radicalisation du régime. Dans les années 1990, le cacao, le coprah, le café, les bananes et l’huile de palme constituent les principales exportations (le cacao représentant 60 p. 100 des ressources de l’exportation en 1992).

São Tomé et Principe ou Saint-Thomas et Prince

(République démocratique de) état du golfe de Guinée, formé des îles de São Tomé et de Principe. V. carte et dossier, p. 1494.

Encyclopédie Universelle. 2012.